La lutte contre le gaspillage par la réduction des invendus
Le gaspillage, en France, c’est (selon l’ADEME) 10 millions de tonnes de nourriture sur une année et bien d’autres produits de première nécessité ou non qui repartent dans un cycle de destruction ou de recyclage sans même avoir pu porter bénéfice à quiconque, engendrant ainsi des coûts et des impacts à tous les niveaux. Lutter contre ce fléau est devenu un dossier de premier ordre auquel les Français accordent de plus en plus d’importance, que ce soit pour les produits de consommation alimentaire ou non.
La conscience consumériste dont nous avons hérité de l’ère post-industrielle culmine aujourd’hui avec la prépondérance de la nécessité écologique devenue loi et responsabilité pour la planète ainsi que la protection de l’environnement. Mais de quelle manière efficace pouvons-nous appréhender cet enjeu ? Toutes les entreprises qui font cette économie de marché sont les premières à pouvoir agir efficacement en amont et pour cela, bien des solutions peuvent être utilisées, comme un outil de prévision des ventes.
Un gaspillage réel à tous les niveaux
Le gaspillage est une triste nécessité de toute activité humaine. Car dès lors que l’on innove, que l’on essaye, que l’on produit, que l’on distribue, que l’on consomme ou que l’on recycle ou détruise, le gaspillage de matière, d’énergie, de temps, de coûts, etc., est inévitable. Il reste donc utopique de penser que l’on puisse accéder à un niveau zéro déchet. Mais tendre vers un objectif vertueux du zéro gaspillage doit être le leitmotiv aujourd’hui de toute entreprise et de tous les acteurs concernés, en commençant par les consommateurs (en veillant au respect de la date de conservation des aliments, en trouvant l’équilibre entre leurs besoins et leur consommation, en mettant en place des initiatives de recyclage des déchets, etc.).
Mais les consommateurs ne sont pas les seuls à pouvoir influencer considérablement ces tendances devenues actions citoyennes et responsables. Les entreprises sont également concernées, d’autant plus que la synergie entre l’efficacité (et donc les coûts) et l’économie (en évitant tout gaspillage) les rapproche de leur objectif de rentabilité, centre de gravité de leurs actions sur un marché donné.
Que ce soit dans l’alimentation, comme pour la grande distribution ou la restauration, dans l’industrie (peu importe les produits), dans les secteurs du transport, des services, etc., le gaspillage est systématiquement source de pénalités qui contraignent la rentabilité, et d’autant plus que l’effet de levier est important pour une entreprise au regard d’un seul particulier. Une vigilance accrue et de tous les instants est donc requise pour assurer la pérennité d’une entreprise.
La compétitivité de certains secteurs peut même se jouer sur la maîtrise des gaspillages et la faculté d’un acteur professionnel à les réduire ou à les prendre en compte au sein de son processus de production. Par exemple, dans le domaine de l’orfèvrerie, il est aisé de comprendre l’impact que peut avoir la maîtrise totale des matières premières et de s’assurer que la quasi-totalité de la masse disponible soit correctement utilisée en évitant tout gaspillage.
La place des invendus au cœur du gaspillage
Pour ordre d’idée, le gaspillage dû aux invendus (alimentaires ou non) est estimé à près de 800 millions d’euros de produits neufs chaque année en France ! C’est notamment le cas des fruits et légumes qui, avec une date de consommation très courte, font partie du « top gaspi food » ainsi que tous les déchets de cuisine des restaurants. Autant d’articles produits, transportés (ou non), distribués (ou non), mais non consommés et destinés pour la plupart à la seule destruction, leur vente n’ayant jamais eu lieu. En France, une loi du 13 décembre 2019 interdit désormais la destruction des invendus. Ceci illustre la préoccupation des pouvoirs publics à s’emparer de cette aberration des invendus en vue de pouvoir inciter, voire contraindre, les industriels à intégrer ces préoccupations écologiques et économiques au cœur de leurs réflexions marketing et des processus de production.
Conjointement avec les 10 millions de tonnes de produits alimentaires évoqués ci-dessus, on peut aisément comprendre les enjeux liés à la maîtrise du gaspillage et particulièrement la place qu’occupent les invendus dans ce triste record.
Une entreprise se doit donc désormais de rester compétitive sur un marché, en proposant la qualité, le prix et la disponibilité, mais aussi l’écoresponsabilité de plus en plus corrélée à la gestion du gaspillage et indirectement des invendus. Le consommateur devient plus regardant sur cet aspect et de plus en plus informé et sensibilisé à l’éco-impact de l’enseigne ou de la marque qu’il consomme (grâce aux associations de consommateurs, aux médias omniprésents, aux réseaux sociaux qui relatent des infos — ou des intox — à une vitesse vertigineuse) et sa préférence ira désormais vers un acteur efficace contre le gaspillage. La maîtrise de ce dernier sort désormais de la sphère privée d’une entreprise (qui pouvait encore se permettre de gaspiller tant que sa rentabilité le lui permettait) pour s’inviter au cœur du débat public et sous le feu des critiques des clients et des consommateurs qui ont intégré cette exigence d’écoresponsabilité comme faisant partie des contraintes auxquelles ils accordent une importance spécifique.
Les solutions pour réduire les invendus existent
Il est capital de bien intégrer le fait que de lutter contre le gaspillage dû aux invendus est un enjeu collégial qui regroupe tous les acteurs d’un même marché : du consommateur au producteur, la conscience doit être pleine au niveau afin que le résultat soit au rendez-vous. Un seul acteur de cet ensemble peut agir certes, mais le gain sera exponentiel si, et seulement si, il y a cohérence sur l’ensemble de la chaîne logistique dite « supply chain » que l’on pourrait schématiser par l’ensemble des flux physiques et d’informations qui vont du fournisseur du fournisseur jusqu’au client du client.
Dès lors, la quantité d’informations et de flux à maîtriser est colossale ! Imaginez ce que cela représente que d’intégrer dans une même équation :
- les contraintes législatives des lieux de production, de distribution et de consommation ;
- les menaces et opportunités d’un marché ;
- la veille concurrentielle propre à secteur donné ;
- les prévisionnels des ventes à terme ;
- les plannings des chaînes de production ;
- les ordres d’achat et d’approvisionnement des matières nécessaire ;
- les ressources humaines, matérielles et financières requises ;
- les prix de marché à déterminer pour équilibrer la production avec les ventes prévues ;
- etc.
Maîtriser toutes ces variables, c’est là non plus une seule tactique, mais un réel enjeu stratégique qui peut déterminer à lui seul votre réussite ou non par rapport à vos concurrents.
Bien évidemment, les solutions informatiques s’imposent (tels que les logiciels de type SCM) qui vous aideront à appréhender la complexité de telles variables, mais surtout vous permettront de maîtriser votre logistique à toutes les étapes en y incluant vos partenaires amont et aval qui, dès lors, partageront et performeront les informations afin de les optimiser.
Mais la technologie va vite, très vite, et l’intelligence artificielle (IA) prend déjà le relais et vient renforcer les compétences des modèles prédictifs, les améliore, les révolutionne même parfois. Aujourd’hui, certaines entreprises présentes sur ce marché proposent des solutions innovantes afin de lutter efficacement contre le gaspillage et les invendus. Imaginez la capacité de calcul d’un cloud ajoutée à la quantité d’informations d’une base « big data », toutes deux couplées par une intelligence approchant l’intuition humaine minorée des biais cognitifs. Vous obtenez alors un modèle de prédiction fiable, éprouvé et qui apprend en continu (machine learning).
Concrètement (et à moindre échelle de complexité), prenons l’exemple dans le domaine alimentaire et plus précisément de la restauration. Imaginez une intelligence artificielle capable de prendre en compte les préférences des clients selon des critères multiples, comme :
- l’expérience grâce à l’analyse des aliments consommés par le passé au sein du restaurant et la mise en avant des produits fortement commandés en réduisant les probabilités des produits alimentaires moins commandés ;
- la saisonnalité, car l’IA peut déduire que selon la saison et la météo du jour, certains aliments seront davantage privilégiés ;
- la mode, puisqu’un modèle créé pour un learning continu peut prendre en compte certains critères de mode en fonction des réseaux sociaux, des publications continues, etc., pour en pondérer son modèle ;
- l’actualité, comme un scandale sur des aliments précis pouvant impacter directement la vente sur un type de produits alimentaires, une IA peut en déceler l’existence et prendre en compte cet impact ;
- la culture, une IA pourrait incrémenter ses bases de calcul en fonction des préférences locales selon le pays ou la région concerné(e) ;
- la sécurité et l’hygiène, l’IA pouvant être connectée à toute base (étatique ou privée) qui aurait autorité pour alerter sur des dangers alimentaires précis ayant cours permettrait d’éviter en temps réel la distribution de produits dangereux.
Pour rebondir sur ce dernier point, la complexité de certains clients ne pouvant, pour des raisons de réactions ou d’allergies, consommer certains aliments pourrait également être intégrée par l’IA qui, non seulement prendrait ce risque en considération haute, mais surtout amoindrirait l’oubli ou l’erreur humaine.
Un logiciel de forecasting basé sur l’IA est une solution d’avenir qui deviendra un critère incontournable de succès concurrentiel. L’application d’une architecture intégrée ou modulaire (selon les besoins et objectifs de votre entreprise) répondra à vos exigences. Les qualités d’une IA capable d’ubiquité, d’universalité et de responsabilité auprès des acteurs de votre marché feront la différence avec vos concurrents.